Qu’est ce que l’intestin grêle ?
Il est de plus petit calibre que le colon, sa fonction première est d’assimiler les aliments et son transit est plutôt de nature liquide. Il est indispensable à notre organisme et on en est pourvu d’une grande longueur (4 à 6 mètres). Il est donc possible d’en retirer une partie si nécessaire, sans mettre en jeu le pronostic vital du patient.
Quand et pourquoi se faire opérer ?
Le but sera de retirer une partie de cet intestin atteint d’une maladie bénigne (polype, rétrécissement, maladie inflammatoire type maladie de Crohn) ou maligne (cancer) que seule la chirurgie peut traiter à ce stade d’évolution. Elle peut être réalisée par chirurgie mini-invasive type cœlioscopie (sous anesthésie générale, avec l’aide d’une caméra et de petites incisions < 2cm) ou par chirurgie ouverte (laparotomie).
Après avoir retiré́ un segment d’intestin, il faut rétablir la continuité de celui-ci en réalisant une anastomose (mettre en continuité les 2 portions intestinales soit par des fils soit par agrafage linéaire). Parfois, devant l’impossibilité de réaliser cette anastomose, le chirurgien décidera de ne pas rétablir la continuité et de dériver temporairement le flux fécal (les selles) par un anus artificiel (une stomie), pendant quelques semaines. Une stomathérapeuthe sera là pour vous aider dans la prise en charge de cette stomie.
Quelles sont les suites post-opératoires ?
La reprise alimentaire sera progressive et fonction de la reprise du transit. Lorsque l’alimentation, la reprise du transit et la déambulation seront normaux, vous pourrez sortir de la clinique. Un régime alimentaire spécifique pourra être imposé par le chirurgien et après avoir rencontré la diététicienne en fonction de l’intervention réalisée.
Quels sont les risques opératoires ?
- Les hémorragies par lésion des vaisseaux type artère ou veine (comme pour toutes chirurgies). La gestion de celles-ci est assurée par le chirurgien pendant l’opération et peut adapter la surveillance en post opératoire, car elles peuvent apparaître secondairement, pouvant nécessiter une ré-intervention.
- la fistule anastomotique (la fuite du flux fécal au niveau de la suture) est le risque principal. Cette situation peut créer une infection dans l’abdomen (abcès voire péritonite) et nécessiter également une ré intervention.
- l’occlusion intestinale (l’intestin se bloque), se manifestant par des nausées et des vomissements, un arrêt des matières et des gaz et l’abdomen qui se ballonne. Cette situation peut imposer la pose d’une sonde naso-gastrique (passant par le nez jusqu’à l’estomac afin d’en aspirer le contenu) et éviter les efforts de vomissements, les pneumopathies d’inhalations en attendant que le transit reparte. Une ré-intervention est parfois nécessaire.
- phlébite ou embolie pulmonaire restent des complications rares en raison de la prévention systématique par un traitement anticoagulant préventif et l’utilisation de contentions veineuses (bas de contention).
- les risques liés à la stomie (hyper débit, brûlure chimique cutanée par les selles, prolapsus…), restant rares de par le suivi de tous les patients stomisés par le chirurgien et la stomathérapeuthe.
Il existe enfin des complications très exceptionnelles liées à la cœlioscopie comme les blessures de l’intestin, des gros vaisseaux comme l’aorte. Ces blessures accidentelles peuvent être favorisées par la complexité de l’intervention, vos antécédents chirurgicaux personnels ou des circonstances anatomiques imprévues. Leur reconnaissance immédiate permet une réparation sans séquelle, avec la nécessité parfois de transfusion sanguine ou de dérivés sanguins.
Quelles sont les conséquences de l’intervention ?
En fonction de la longueur et de la localisation anatomique du segment d’intestin grêle qui va être retiré, certaines fonctions peuvent être altérées. On ne peut en laisser moins de 1m dans la majeure partie des cas.
Le transit peut être accéléré, hyper débit, comme des diarrhées (le bol alimentaire va plus vite avec des selles plus fréquentes et plus liquides). L’absorption des aliments peut être diminuée ce qui peut obliger une surveillance biologique voire une supplémentation en vitamines et oligo éléments si nécessaire.
Après votre retour au domicile, l’apparition de certains signes doivent vous conduire à contacter votre chirurgien en urgence : essoufflement (dyspnée), douleurs abdominales aigues et intenses, fièvre, douleurs cicatricielles, vomissements, absence de transit ou la présence de sang dans les selles.